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Lettrism/grâmmeS/Des réalités collectives

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original in french

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Des réalités collectives

En octobre 1957, au sujet de l'exposition des affiches lacérées chez Colette Allendy, nous lisons qu'avec Raymond Hains et Jacques de la Villeglé on revient paradoxalement à une conception primitive du papier collé.

Que fut le collage : une invention cubiste qui consistait à colorer, d'un paquet de gauloise bleue ou de scaferlati gris, un fusain. Ironie pour l'amateur de peinture qui regrettait la reproduction de l'objet.

Schwitters, dédaignant les hétéroclites outils de l'homme artiste peintre, choisit les moyens de représentation de notre quotidienne civilité, tel le ticket de bus. L'innovation du cubisme et de Schwitters fut de transformer en moyen d'expression picturale n'importe quel élément de notre univers journalier, dont font partie intégrante les affiches lacérées.

Le paquet de gauloises, le ticket d'autobus n'étaient rien d'autre qu'un élément de peinture comme le tube de laque garance Bourgeois ; il fallait que consciemment et fortuitement un peintre provoque leur rencontre avec d'autres « réalités distantes sur un plan non-convenant » pour qu'ils prennent toute leur valeur, qu'ils fassent oublier leur signi-fication fonctionnelle primaire.

Estimant la non-préméditation créateur d'art digne des musées, considérant comme résultat positif la lacération du passant, avec Hains nous tenions au début, vis-à-vis de l'acte de peindre ou de coller, nos distances. Nous n'avons exposé notre collection d'affiches lacérées avec 'ou sans cadre que pour les préserver de la destruction ; parfois découragés par la timidité de certaines déchirures, il nous était impossible de ne pas donner notre coup de pouce, ni même en temps d'asthénie politique de refouler notre goût . de produire et de créer des faux.

Des faux ? Non. Nous rappellerons une. discussion entre Arp et Mondrian, ce dernier opposant l'an artificiel à la nature naturelle.

Nous pensons, et Arp sans doute ne nous contredira pas, que le geste de l'impulsif de la rue ne s'oppose pas à notre goût volontaire de l'action. Absolument, et nous sommes sûr de nous entendre avec ce Vierge renversé, l'oeuvre lacérée devrait telles les oeuvres concrètes demeurer anonyme.

La lacération implique le refus de toute échelle de valeur entre l'objet créé et le ready made, mais nous tenons le choix en grande estime. On nous reprochera toujours d'en laisser et des meilleurs sur les palissades, car ce qui intéresse l'escargot peut très bien nous échapper.

Avec Schwitters le collage était à son apogée. Les raffineurs apportèrent Max Ernst l'anecdote découpée ; Dans Arp le papier froissé; plié, noué, et la photo déchirée. En 1947, avec l'album Jazz, Matisse, la trace du ciseau et une expérience de peintre longue de soixante ans.

Pendant ce temps, les laborieux voulurent enferrer le collage comme un utile relai à la formation et à l'acquisition des vocabulaires plastiqytes individuels, tels ces professeurs d'une académie qui apprennent à leurs disciples à composer rapidement un tableau au moyen de papiers de couleur. Décontracté, comme un Talbo, le lacérateur dégagea hors de ces exercices.

Comme l'écriture avec l'aventure d'Hepérile qui officiellement éclata en 1953, au domaine de l'heureusement illisible, antidote contre toute propagande, l'affiche fut introduite; la vie — en accord avec Mondrian — manque d'équilibre. Non pas de beauté : VOIR la lacération, activité abhumaine.

Certains collectionneurs ayant encore le préjugé de l'huile et du tout fait main, refusent à nos œuvres la personnalité picturale. Peut-être voudraient-ils nous voir reproduire les palissades à la brosse ? arguant parce qu'il grommelait devant des murs craquelés : « Jamais nia peinture n'arrivera à ça », qu'une des ambitions de Wolls fut de les copier ; pour nous, il ne peut y avoir de confusion entre .ses toiles et ce qu'il voyait sur les murs-excitants, suivant lâ tradition à lui transmise par Léonard de Vinci.

La lacération vient au bout et à bout de la peinture-transposition.' Aux collages qui prirent naissance à la force du jeu de plusieurs attitudes possibles, les affiches lacérées, manifestation spontanée, opposent les intermédiaires s'étant vidés d'eux-mêmes — leur vivacité immédiate qu'elles nous révèlent depuis dix ans. Accusant le coup, nous sommes partis à la cueillette. A la cueillette de ces objets « autres ». Les préservant- de tout apport impur. Comme nous l'a' appris Camille Bryen : « l'antipeinture devient peinture actuelle, renouant même dans sa liberté avec des raffinements et des styles ». Autre danger.

Nous ne cernerons pas plus avant cette activité, non pas à cause de l'insuffisance des mots, tout au contraire, la définition n'est-elle pas un de leurs derniers bastions ? Mais nous qui n'avons pas encore décollé de cette tension graphique à égale distance, semble-t-il, de la non-signification et des perspectives hypermnésiques, nous n'avons nulle en-vie de nous embastiller. Pourtant, il y aura toujours un 14 Juillet. Ainsi la définition du dictionnaire (Hazan 1957) de Michel Seuphorn : « Une peinture doit être appelée abstraite lorsque nous ne pouvons rien reconnaître en elle de la réalité objective -qui constitue le milieu normal de notre vie », laisse le champ libre à notre lacération étiquetée avec légèreté abstraite. VILLEGLÉ.


trans en anglais:

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Collective realities

In October 1957, regarding the exposure of torn posters at Colette Allendy, we read with Raymond Hains and Jacques de la Villeglé is paradoxically back to a primitive conception of glued paper.

That was the collage: an invention that was to cubist color, a package of blue or gray Gallic cut filler, a charcoal. Ironically for the art lover who regretted the reproduction of the object.

Schwitters, disdaining assorted tools of the painter man, chooses the means of representation of everyday civility, as the bus ticket. The innovation of cubism and Schwitters was to turn into pictorial expression through any part of our daily world, which are an integral part of the torn posters.

The Gallic packet, the bus ticket were nothing but a painting element as Bourgeois madder lacquer tube; had to consciously and incidentally a painter causes them to meet other "distant realities on a suitable non-plan 'for them to take all their value, let them forget their primary functional signi-fication.

Considering the non-premeditated worthy creative art museums, considering as positive the laceration of the way, with Hains were standing at first, vis-à-vis the act of painting or sticking our distances. We have exhibited our collection of torn posters with 'or unframed as to preserve them from destruction; sometimes discouraged by the timidity of some tears, it was impossible for us not to give our helping hand, not even in times of political weakness to repress our taste. produce and create fake.

Of false? No. We recall a. discussion between Arp and Mondrian, this last year between the artificial to the natural kind.

We think, Arp and probably does not contradict us, that the impulsive gesture of the street is not opposed to our taste voluntary action. Absolutely, and we're sure to agree with that toppled Virgin, the work should lacerated such concrete works to remain anonymous.

Laceration involves the refusal of any value scale between the created object and readymade, but we want the choice in high esteem. We always blame us to leave and the best on fences, because what interests the snail may well escape.

With Schwitters collage was at its peak. Refiners brought Max Ernst cut the anecdote; In Arp crumpled paper; folded, tied, and the torn picture. In 1947, with the album Jazz, Matisse, track chisel painter and a long experience of sixty.

Meanwhile, the laborious wanted embroiled bonding as a useful relay to training and the acquisition of individual plastiqytes vocabularies like these professors of academy teach their followers to quickly dial a table using colored paper . Casual, like a Talbo the lacérateur extricated out of these exercises.

Like writing with Hepérile adventure officially broke out in 1953, the field of happily illegible, antidote against propaganda, the poster was introduced; life - according to Mondrian - lack of balance. Not beauty: SEE laceration, abhumaine activity.   Some collectors even with the prejudice of oil and all handmade, refuse our personality works pictorial. Maybe would they see us reproduce the palisades brush? arguing because he grumbled in front of walls cracked: "Never denied paint will happen to it," one of the ambitions of Wolls was copying; for us, there can be no confusion between .ses canvas and what he saw on the walls-exciting, following the tradition passed on to him by Leonardo da Vinci.

Laceration and just after the end of the paint-transposition. ' Collages who took birth to playing strength of several possible attitudes, torn posters, spontaneous protest, oppose the intermediate is being emptied of themselves - their immediate vivacity they reveal to us for ten years. Accusing the coup, we started gathering. A collection of these "other" objects. The préservant- of every unclean intake. As a 'learned Bryen Camille: "The current painting antipeinture becomes even reviving his freedom with refinements and styles." Another danger.

We will identify no more before the activity, not because of the inadequacy of words, on the contrary, the definition it is not one of their last strongholds? But we who have not yet departed from this graphical power equidistant, apparently, non-hypermnésiques meaning and perspectives, we have no in-life imprison us. Yet there will always be July 14. Thus the dictionary definition (Hazan 1957) Michel Seuphorn: "A painting should be called abstract when we can not recognize anything in it of objective reality-which is the normal medium of our lives", leaves the field open to our laceration tagged with abstract light.

VILLEGLÉ.